Meknès est l'une des 3 villes impériales du Maroc et de loin la plus décevante. Retour mitigé sur un passage rapide.

 

Les lieux marquent littéralement l'histoire. Symbole de grandeur et creux de décadence, elles attirent leur lot de curieux impatients de revivre les moments clés d'une nation, d'un état ou d'un empire. Le Colisée à Rome, Sainte-Sophie à Istanbul ou encore Versailles ont ce pouvoir évocateur.

 

 

 

D'autres villes ont l'histoire sur papier mais l'imagination est à peine là. C'est le cas de Meknès à moins d'une heure de Fès.

 

 

 

Petite histoire de Meknès

 

 

 

Les deux villes, Meknès et Fès ont avec Marrakech, le statut de villes impériales. Elles étaient toutes les 3 capitales du royaume et le roi Mohamed VI possède dans chacune un palais interdit entouré de hautes murailles.

 

 

 

L'origine des dynasties régnantes et la géographie ont fait et défait les capitales. Venant du désert du sud, plus austère, ils préféreraient Marrakech. Au nord, plus somptueux et descendant d'El Andalus, ils ont préféré Fès.

 

 

 

Meknès était la capitale d'un seul roi. Le plus puissant que le Maroc ait connu. Sont leurs noms? Moulay Ismail. Son travail ? Transformez un royaume divisé en une puissance régionale.

 

 

 

Doté d'une armée puissante et loyale, il a su tenir à distance les appétits des tribus locales, les Portugais et les Ottomans. Il renforce l'autorité royale, agrandit le trésor et prétend être l'égal des plus grands du monde à l'époque : Louis XIV en premier lieu. Il a eu plus de 1000 enfants.

 

Meknès monumentale

 

 

 

Le roi choisit d'établir son pouvoir loin des villes potentiellement hostiles de Marrakech et de Fès. Meknès s'est développée auréolée de la puissance de son « roi soleil » :

 

 

 

 

 

 

 

Vous y trouverez toujours l'une des portes les plus monumentales du Maroc : Bab Mansour.

 

La medersa Bou Inania à ne pas manquer !

 

Un mur sans fin : Plus de 40 km ça commence à être beaucoup,

 

De gigantesques écuries en ruine ou presque,

 

Le Palais El Badi de Marrakech a été entièrement démantelé et transporté sur 420 km pour construire celui de Meknès dans un délire de grandeur absolue. Il fallait aussi punir l'ancienne dynastie régnante : Les Saadiens liés à Marrakech.

 

 

 

Déception monumentale

 

 

 

 

 

Le roi voulait une ville à son image. Quoi qu'il en soit en son temps, il ne reste aujourd'hui, comme tous les rêves de pouvoir mégalomane, que le vide, l'ennui et la poussière.

 

 

 

La Porte est là, le palais ne se visite pas, les édifices religieux non plus : Sauf si vous êtes musulman (sauf la medersa). Les murs peuvent être parcourus sur des kilomètres jusqu'aux ruines d'écuries dans un exercice aussi fatigant qu'absurde. Tout semble disproportionné et inutile.

 

 

 

La médina est petite comparée à celle de Marrakech ou de Fès et sans charme particulier. La place centrale rêverait d'avoir l'âme et 1/10 de l'énergie de la place Jemaa El Fnaa. Mais vous y trouverez tout ce qu'on peut détester du premier sans rien y trouver d'admirable. Des vendeurs insistants, des cafés hors de prix, des serpents ou des singes qui n'ont pas demandé à être photographiés. Alors bien sûr dans les jeux de comparaison, n'importe quelle ville (ou presque) perd.

 

 

 

Un lot de consolation : Des expositions temporaires sont organisées près de la Grande Porte.

 

 

 

Une seconde si la première est fermée : Les commerçants de la place principale proposent d'incroyables jouets gonflables (fabriqués en Chine) avec, par exemple, un canard-phénix. Une rareté mythologique.